N'oubliez pas la visée exploratoire de ces entretiens.
Les personnes ressources sont des personnes qui, par leur experience pratique,
pourraient vous en apprendre beaucoup sur votre sujet. Selon votre sujet, réfléchissez
aux organismes, asbl qui s'occupent de ces thèmes. L'idée est de localiser des
personnes qui sont en contact avec de nombreux acteurs du type de ceux qui vous
intéressent. Un syndicaliste rencontre beaucoup d'ouvriers, un prof ou un
Vous devez décrocher 2 rendez-vous avec 2 personnes différentes (pas deux commercants ou deux militants ou deux membres de la mème organisation car il faut diversifier vos sources).
Avant l'entretien, assurez-vous que la personne est bien d'accord que vous l'enregistriez (demandez-le au téléphone lorsque vous prenez rendez-vous). Réalisez le rendez-vous à deux (un s'occupe de l'enregistrement, l'autre mène l'entretien). Ça permet un débrayage lorsque le meneur s'essouffle. Soyez vigilant au statut et à la profession de la personne que vous rencontrez (d'autant que c'est souvent pour cette activité que vous avez choisi de le/la rencontrer).
Je vous conseille donc d'essayer de désamorcer le plus possible cette influence du statut (pas pendant les heures de services ni dans un commissariat, une salle de rédaction ou un tribunal, pas dans un bureau, quel qu'il soit... le mieux, ce serait peut-etre à son domicile... mais bon, on ne peut pas l'y forcer). L'entraîner dans un milieu inconnu est également une mauvaise idée (surtout s'il s'agit de "votre milieu" : pas d'entretien à l'intérieur de l'unif, donc) : face à l'inconnu, votre interlocuteur risque de se retrancher derriere son r&ocic;le et les rassurantes habitudes de sa profession.
Il faudrait donc un milieu détendu, pour lui comme pour vous (un café pas trop bruyant pourrait convenir).
L'Introduction ne doit pas ètre trop courte évidemment.Présentez-vous, ainsi que votre projet d'enquète
En effet comment espérer que votre interlocuteur parle longtemps si vous êtes lapidaire ou elliptique (en cas de doute sur le sens de ces derniers mots : dictionnaire). Je vous propose le canevas suivant :
Voilà.
Vous en faites ce que vous voulez mais le fait de procéder dans cet ordre a
fait ses preuves...
Évidemment, pour un entretien semi-directif, l'introduction est plus courte : le point 3 peut etre plus court, car la possibilité de faire plus de relance permet d'introduire progressivement ces thèmes (et leurs sous-thèmes). Cette démarche offre l'avantage d'étre exploratoire.
Vous devez en outre préparer un grille d'entretien : pensez au thèmes qui vous intéresse VOUS, pour VOTRE enquete. Pensez a la maniere de les aborder le plus diplomatiquement possible. Regrouper les thèmes cohérent entre eux en quelques points sur une feuille de papier.
Il doit s'agir de quelques mots, uniquement, cette grille est un aide mémoire : elle ne peut en aucun cas contenir des phrases ou des questions entières
Vous devrez penser à justifier le choix du non (ou semi) directif pour votre interlocteur (important pour la rédaction du rapport final).
Ne confondez pas ces entretiens exploratoires avec le moment de recueil des données qui constitue le coeur de votre enquête (et qui se déroulera plus tard lors de la passation des questionnaires).
N'oubliez pas les raisons qui vous ont motivé à rencontrer cette personne (voir point "avec qui...")... Votre interlocuteur est intéressant pour vous car il peut vous parler des pratiques des personnes avec qui il est en contact dans son travail, que son association coordonne ou rassemble et qu'il représente lors de cet entretien. Dès lors, lui demander des infos personnelles est tout simplement inutile, sans intérêt et risque même de perturber le bon deroulement de l'entretien : la personne pense que vous la renconter pour sa "grandeur" publique, sa capacité à embrasser du regard un large panel de situations particulières dont il a connaissance (et sur laquelle il peut vous renseigner). Si, plutôt que de vous adresser à votre informateur sur le mode du topo, vous lui demandez des informations, il risque de s'étonner et peut-être meme d'être déçu, ce qui nuira à la suite dans son implication à répondre.
Exprimez-vous simplement. Évitez les emphases et les beaux mots appris à l'université (profil socio-économique, sociétal, facteur d'intégration) : le point minimal pour la bonne conduite d'un entretien est d'installer une relation de confiance... qui aurait peu de chance de réussir si votre interlocuteur à l'impression que vous voulez le snober, l'épater ou tout simplement s'il ne vous comprend pas. L'erreur habituelle de l'étudiant universitaire est de ne pas s'adapter au niveau de son interlocuteur . Donc essayez de vous exprimer simplement (j'ai envie d'écrire "normalement").
Les relances sont utilisées aussi bien dans les entretiens directifs que non directifs.
Réservez vos relances pour les moments où la personne a l'impression "d'avoir fait le point sur la question". Et n'oubliez pas que les deux types d'entretiens se différencient plus par le type de relances qu'ils mobilisent (non ou semi-directives) que par leur nombre !
Attention aux questions orientées vers le futur : elle invite l'acteur dans une
la pure spéculation (à mon avis sans intérêt pour un sociologue)
Éventuellement une ou l'autre question du genre : quelles sont les critiques et
propositions que vous entendez formulées autour de vous : quel est votre avis
sur ces critiques, que pensez-vous de ces propositions.
Bon travail !